C’est tout un autre scénario qui va désormais se jouer en Côte d’Ivoire avec le décès brusque d’Amadou Gon Coulibaly le 8 juillet 2020.
Alors que les Ivoiriens semblent suspendus aux lèvres d’Alassane Ouattara en ce qui concerne la présidentielle du 31 octobre prochain, de nouvelles révélations laissent croire que le chef de l’Etat Ivoirien va finalement briguer un troisième mandat.
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A 78 ans, celui qui avait annoncé en mars dernier qu’il était temps de passer le flambeau à une jeune génération va se dédire à en croire le magazine panafricain Jeune Afrique.
Dans sa publication du dimanche 19 juillet dernier, le journal révèle que Ouattara devrait annoncer sa candidature en août prochain. Extrait…
De l’aveu de ses plus proches, le chef de l’État avait vraiment tourné la page depuis son annonce de mars. Il se préoccupait de plus en plus de sa future vie, et notamment de la mise en place de son institut, destiné à mettre au service de qui le solliciterait son expérience africaine et internationale. Et il se focalisait sur la campagne à venir, au cours de laquelle il ne comptait pas ménager son soutien à son candidat. Il devait l’accompagner à un premier meeting qui devait se tenir à Korhogo. Cruel clin d’œil du destin : en lieu et place de cette réunion dans la capitale du Nord, ce sera l’inhumation de son « fils »…
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Pouvait-il prendre une autre décision ? Depuis le début du processus qui l’avait conduit à renoncer à un troisième mandat et à désigner Gon Coulibaly pour briguer la présidentielle, ADO n’a jamais envisagé de plan B. C’était AGC ou rien.
« Pour de multiples raisons, le président ne peut concevoir qu’un autre prenne la place d’Amadou, décrypte l’un de ses proches. D’abord parce qu’il estime que Gon était le meilleur d’entre nous. Ensuite parce que personne ne peut se prévaloir du même niveau de confiance. AGC au palais, Alassane Ouattara serait demeuré à ses côtés et Amadou l’aurait écouté attentivement, les yeux fermés.
Un tel scénario n’est pas garanti avec d’autres. Enfin, et ce n’est pas anodin, il estime que tout autre candidature dans les délais impartis, qui sont très courts puisque la date de l’élection est maintenue, serait susceptible de créer des clivages et pourrait plonger le pays dans l’instabilité. Le plan AGC, même s’il n’a été officialisé qu’en mars, est lancé depuis de longs mois, il est minutieusement préparé. La machine électorale mise à sa disposition n’a qu’à être rebranchée pour le chef de l’État. Avec un autre candidat, quel qu’il soit, ce serait beaucoup trop compliqué en seulement cent jours… ».
(…) D’après nos informations, Alassane Ouattara devrait rendre publique sa décision dans la seconde moitié du mois d’août, une fois écoulés les quarante jours du deuil musulman. La suite ne s’annonce pas de tout repos. Il lui faudra trouver les bons arguments pour motiver un choix que ses détracteurs ne manqueront pas de présenter comme une forfaiture.
ADO sait qu’il ne sortira pas indemne de cette campagne, que l’aura acquise depuis mars, en Côte d’Ivoire mais aussi dans tout le continent, pâtira inévitablement de sa candidature. Certes, les circonstances ont dramatiquement changé. Certes, il pourra également expliquer vouloir préserver la stabilité du pays, fût-ce au détriment de son image.
Certes, enfin, il trouvera sur son chemin Henri Konan Bédié, 86 ans, qui aura lui-même bien du mal à convaincre qu’il demeure le seul recours, au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), pour diriger la Côte d’Ivoire.
Lucien Taboué
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