Quel sera l’avenir du RHDP au soir du 31 octobre prochain ? C’est la question que se posent plusieurs Ivoiriens depuis les derniers évènements survenus au sein du parti d’Alassane Ouattara.
Avec le décès du candidat désigné par le parti Gon Coulibaly et la démission de Daniel Kablan Duncan, c’est une guerre de clan qui s’ouvre au sein du parti comme le précise le journal Jeune Afrique.
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Dans sa publication du 19 juillet, le journal révèle qu’au sein du RHDP, la candidature d’Alassane Ouattara ne fait pas l’unanimité. Extrait…
Le sort s’acharne : au même moment, le vice-président Daniel Kablan Duncan, autre proche parmi les proches et vieux compagnon de route, contraint Ouattara à rendre publique sa démission, remise fin février. Ce n’est pas une foucade décidée un soir de déprime : Kablan avait déjà envoyé une première lettre de démission en… juin 2018. C’est désormais un secret de polichinelle, Kablan nourrissait des ambitions présidentielles, qui se sont heurtées au choix d’AGC.
S’il avait fini par intégrer cette donne, il aurait au moins aimé que les formes soient mises, qu’une primaire ou une sorte de consultation aient été organisées pour désigner le dauphin, sentir que le chef hésitait. Kablan n’a guère supporté ce qu’il a ressenti comme un manque de considération et a préféré se retirer la tête haute.
(…) Que va faire Alassane Ouattara ? Deux tendances se dessinent dans son entourage. D’un côté, il y a ceux qui le poussent à se représenter pour un troisième mandat, notamment parce que cette option les rassure et leur garantit une place au soleil – ce qui serait moins évident avec la désignation d’un candidat de substitution comme Bakayoko ou Achi. De l’autre, on a les tenants du respect de sa promesse de transmettre le témoin aux générations suivantes, que ce soit par conviction ou par opportunisme.
Le premier camp est aujourd’hui majoritaire. « La haute direction du RHDP, nous explique l’un de ses membres, a demandé officiellement au chef de l’État de se représenter. Il a voulu prendre le temps de réfléchir avant de répondre. Mais personne ne sait ce qu’il annoncera, ni quand. »
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L’issue de ce questionnement ne fait pourtant guère de doute : ADO se représentera. « À l’heure actuelle, compte tenu des délais, je ne vois hélas pas d’autre solution pour préserver la stabilité du pays », nous a-t-il confié le 15 juillet, lors d’un entretien à sa résidence de Riviera-Golf, tout en précisant poursuivre sa réflexion. Car, évidemment, le changement de cap est pour le moins brutal.
« Toute la difficulté pour le chef de l’État va être de faire passer la pilule auprès de ses troupes, notamment auprès de ces deux caciques dont il a plus que jamais besoin, mais à qui il envoie un signal guère positif, puisqu’il ne peut se résoudre à leur transmettre le flambeau dès aujourd’hui, poursuit notre source. Hamed, qui semblait être le plan B le plus évident, est trop libre, trop autonome aux yeux du président. Mais ce dernier sait qu’il peut compter sur lui, qu’il ne fera pas de vagues. En outre, il lui offre quand même des perspectives intéressantes : la primature et peut-être la vice-présidence plus tard. Et n’oublions pas qu’il est désormais son successeur constitutionnel en cas de vacance… »
Vivien Kouassi
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